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Le CPF a remplacé le DIF, quelles différences?

Bonjour tout le monde.

Si comme moi vous cherchez à développer votre employabilité, notamment en vous formant, sachez que rien qu’en travaillant vous gagnez le droit à des heures de formations financées par votre employeur. Avant, il s’agissait du DIF (Droit Individuel à la Formation), mais depuis début 2015, c’est le CPF (Compte Personnel de Formation) qui prend le relais.

Je me suis intéressé au sujet, souhaitant entamer des démarches pour profiter de ces droits au moment de la bascule, et je vous propose donc mon témoignage.

Les différences principales entre CPF et DIF :

La portabilité !

Eh oui : avant, si vous quittiez une entreprise, toutes les heures de DIF cumulées étaient perdues (sauf en cas de licenciement, auquel cas le pôle emploi pouvait prendre le relais). Correction : il y avait bien des mécanismes permettant la portabilité du DIF, mais pas de manière aussi simple ni automatisée qu’avec le CPF. A tel point qu’il était commun de penser, comme moi d’ailleurs, que le DIF n’était simplement pas portable. Merci à accordsetperformances pour ses précisions sur le sujet.

Maintenant, quelque soit le nombre de changements d’entreprises que vous ayez pu réalisé l’an passé, chacun rentrera les infos en début d’année, et tous vos droits à la formation seront crédités sur un compte qui vous est propre et vous suit où que vous alliez (je vous le donne en mille : le CPF!), et non un compte d’entreprise, d’où la portabilité de vos droits à la formation. C’est une des évolutions les plus belles et justes du système à mes yeux.

Tiens d’ailleurs, notre ami le gouvernement a fait une petite vidéo explicative à ce sujet.

Des démarches individuelles 

Autre point positif : avant, votre employeur avait un droit de regard sur vos demandes de formation financées par le DIF, et il pouvait refuser (jusque 3 fois) une demande jugée inadaptée à votre parcours professionnel.

Avec le CPF, vous n’avez absolument pas besoin de l’accord de votre employeur actuel pour vous former, sauf si vous souhaitez le faire durant votre temps de travail. D’ailleurs, sachez que l‘absence de réponse à une demande vaut acceptation après un mois. Si vous souhaitez vous former hors de votre temps de travail, la démarche ne concerne pas l’employeur et vous pouvez donc lancer les démarches sans même lui en parler si bon vous semble. Dans tous les cas, le choix du contenu de la formation est le vôtre uniquement.

Ce qui m’amène au point suivant, moins positif que les précédents.

Des formations qualifiantes ou rien

Début 2015 a commencé un joyeux bordel dans l’écosystème de la formation professionnelle. En effet, pour être éligibles au CPF, les formation doivent être qualifiantes (débouchant sur un diplôme, une certification ou autre), et rien que le temps de les contrôler, beaucoup de formations potentiellement éligibles ne font pas aujourd’hui partie de la liste des formations accessibles.

Par ailleurs, si dans l’absolu le fait d’encourager des formations qualifiantes paraît souhaitable (car profitant à ceux qui ont le plus besoin de qualifications), beaucoup de formations très utiles se sont donc trouvées disqualifiées par ce principe. D’autant qu’à l’inverse, un diplôme ou une certification ne garantit pas de la qualité d’une formation, hein Gustave?

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Ceci dit, je pense qu’après quelques années, le pannel de formations disponibles sera suffisamment large pour couvrir la plupart des besoins.

Une démarche opaque et compliquée pour bénéficier effectivement du CPF. 

Path across labyrinth

Le système étant encore relativement nouveau, et contrairement au DIF où l’entreprise avait la main, votre employeur ne maîtrise pas le processus d’ouverture de dossier. Conséquence : il y a de grandes chances pour qu’il ne soit pas capable de vous aider dans les démarches.

Mon conseil : demandez-lui de quel OPCA (c’est l’organisme collecteur qui donne les accords de financement) vous dépendez, et rapprochez-vous de ce dernier; vous aurez la démarche exacte à suivre pour monter un dossier.

De la même manière que pour ma réserve précédente, je suppose qu’avec le temps, le système deviendra suffisamment connu par employés et employeurs pour que ce frein soit de plus en plus faible.

Autre point à améliorer : le moteur de recherche de formations est loin d’être parfait à mes yeux. Pour ma part c’est un organisme formateur qui m’a aidé à trouver le code de la formation qui m’intéressait. N’hésitez donc pas à vous rapprocher d’un organisme formateur pour savoir si la formation est bien éligible et connaitre rapidement son code CPF, vous gagnerez beaucoup de temps.

 Conclusions sur le CPF

Selon moi, le changement va globalement dans le bon sens, même s’il pour les premières années il aura tout de même été un sacré frein, comme beaucoup d’aides fournies seulement après des heures de démarches administratives.

Je crains seulement que certaines entreprises y voient une aubaine et tentent de l’influencer le salarié pour lui faire consommer son CPF plutôt que d’assumer le coût de qualifications ou formations qu’elle souhaite lui imposer.

Si vous avez un projet de formation, entamez les démarches tôt : le dossier complet doit être envoyé à l’OPCA au moins un mois avant votre formation, et si besoin de l’accord de votre employeur pour vous former pendant votre temps de travail, c’est potentiellement un délai d’un mois de plus. Pensez d’ailleurs à créer votre compte CPF sur http://www.moncompteformation.gouv.fr/, et à renseigner votre heures de DIF restantes au 1er janvier 2015 s’il vous en reste.

Je vous souhaite bonne chance dans vos démarches, pour ma part j’ai réussi à fiancer une formation de préparation à la certification PMP (Project Management Professional), et compte bien vous faire le récit de mes péripéties, car ça n’a pas été simple ^_^.  N’hésitez pas à apporter vos témoignages également en commentaire.

A bientôt!

Clément.

5 réflexions au sujet de « Le CPF a remplacé le DIF, quelles différences? »

    1. Bonjour, merci pour votre contribution 🙂
      Portable dans tous les cas? Je me rappelle m’être fait dire que je perdais mes droits au DIF en cas de rupture conventionnelle ou de démission.

    1. Eh bien, je suis surpris, mais effectivement en cas de démission et de RC aussi (cf cet article par exemple).
      Quoi qu’il en soit, les choses sont maintenant automatiques et plus claires sur ce point maintenant.
      Merci encore pour ces précisions, je vais corriger l’article au plus vite!

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